- Restructuration en ligne avec les objectifs et premiers effets positifs
- Chiffre d'affaires consolidé de 1,1 Mrd€ au niveau de l'exercice précédent
- Résultats sectoriels positifs dans les deux secteurs d'activité
- Le résultat opérationnel s'établit à 14,1 M€ et les bénéfices avant impôts à 5,5 M€
- Flux de trésorerie des activités d'exploitation dépassant 43 M€ et liquidités nettes élevées
- Perspectives pour 2015 : chiffre d'affaires similaire avec marge EBT supérieure
Koenig & Bauer AG (KBA) a présenté le 20 mars les chiffres du Groupe pour l'exercice 2014. Avec 1,1 Mrd€, le chiffre d'affaires se situe dans la fourchette haute des prévisions (2013 : 1 099,7 M€). La réorganisation du Groupe entamée début 2014 par le constructeur montre ses premiers effets positifs. Encore grevé lors de l'exercice précédent par des charges de plus de 155 M€ liées à la restructuration, le résultat opérationnel a été positif en 2014 aussi bien dans le secteur des machines feuilles que dans celui des rotatives et machines spéciales, et s'établit à +14,1 M€, dépassant ainsi nettement le chiffre annoncé l'année dernière en dépit de nouvelles charges exceptionnelles de 10,0 M€. Avec respectivement +5,5 M€ et +0,3 M€, le résultat avant impôts (EBT) et le résultat consolidé dépassent eux aussi les prévisions.
Claus Bolza-Schünemann, président du directoire du constructeur qui fêtera prochainement ses 200 ans d'existence, dans sa lettre aux actionnaires : « La mise en œuvre du programme de restructuration le plus important de l'histoire récente de notre société a avancé à un rythme soutenu durant les douze premiers mois et nous enregistrons plus tôt que prévu les premiers résultats positifs. »
La hausse des commandes de presses feuilles ne peut compenser entièrement le recul des rotatives et machines spéciales
Les prises de commande durant l'exercice 2014 ont pâti de facteurs externes comme les nombreux conflits dans le monde, la faiblesse conjoncturelle de certaines régions de l'Europe et de pays émergents importants ainsi que le ralentissement de la dynamique de croissance en Chine. L'évolution dans le secteur Feuilles est donc particulièrement réjouissante puisque les prises de commande ont pu, grâce à la position de force dans l'impression de boîtes pliantes et sur métal, progresser légèrement de 608,0 à 610,1 M€ par rapport à 2013, et ce à contre-courant du secteur. En même temps, l'évolution dans le secteur de l'impression de journaux et d'édition s'est poursuivie, et, conjuguée avec un ralentissement de la demande dans l'impression fiduciaire, s'est traduite par un recul des prises de commande par rapport à l'année précédente de 14,2 %, à 346,8 M€. Globalement, la hausse des commandes dans le secteur Feuilles n'a pas pu compenser le recul dans le secteur Rotatives et machines spéciales, les nouvelles commandes dans le Groupe sont restées avec 956,9 M€ inférieures de 5,5 % à l'année précédente.
En application du programme de restructuration Fit@All, le directoire a engagé les mesures nécessaires dont une grande partie a déjà été mise en œuvre : elles sont destinées à mettre fin à la dépendance de marchés en repli comme ceux de l'impression de journaux et d'édition. Le directoire escompte en outre un taux d'utilisation des capacités de production plus stable ainsi qu'un niveau de rendement raisonnable pour ces unités opérationnelles également. À la fin de l'année, le volume de commandes en carnet pour l'ensemble du Groupe s'élevait à 417,3 M€ contre 560,5 M€ fin 2013.
Les deux secteurs ont enregistré une évolution similaire de leur chiffre d'affaires. Tandis que le rendement dans le domaine des presses feuilles, profitant du dynamisme de l'impression sur métal, a augmenté de 3,3 % pour atteindre 590,6 M€, le chiffre d'affaires réalisé avec les rotatives et machines spéciales a baissé de 3,5 % à 509,5 M€. Le rendement moindre dans ce secteur a pu être compensé en partie par la consolidation de KBA-Kammann et KBA-Flexotecnica pour la première fois durant toute la période passée en revue. Ces deux sociétés fournissent des machines spéciales pour l'impression d'emballage. KBA-Metronic, spécialiste du marquage industriel, affiche une légère progression. Le secteur Impression numérique a également contribué au chiffre d'affaires avec la livraison de la première KBA RotaJET 168 à un imprimeur de décoration allemand.
La Chine reste le principal débouché malgré l'infléchissement de la croissance
En comparaison avec 2013, le chiffre d'affaires sur le marché allemand a reculé de 8,3 % pour atteindre 180,6 M€, le taux d'exportation passant ainsi de 82,1 à 83,6 %. Les livraisons dans le reste de l'Europe ont augmenté de 17,8 % à 389,8 M€, la part de cette région dans le chiffre d'affaires consolidé progressant de 30,1 à 35,5 %. L'Amérique du Nord a contribué à hauteur de 117,6 M€ soit 10,7 % au chiffre d'affaires contre 12,8 % l'année précédente. Les marchés émergents d'Amérique latine et d'Afrique ont légèrement dépassé le niveau habituel avec une part de 13,5 %. Le chiffre d'affaires de la région Asie/Pacifique est en repli du fait de l'infléchissement de la croissance en Chine et de la faible conjoncture en Thaïlande, passant de 301,0 M€ l'année précédente à 263,4 M€, soit une régression de la part régionale de 27,4 à 23,9 %. La Chine est malgré tout resté le principal débouché.
Bénéfice d’exploitation de 11,5 M€ dans le secteur Feuilles …
Après un résultat sectoriel largement négatif en raison d'importantes charges de restructuration et réévaluations lors de l'exercice précédent (2013 : –77,6 M€), le secteur Feuilles a enregistré un résultat opérationnel positif de +11,5 M€ en 2014 auquel a contribué, en plus des progrès notables au niveau des coûts et prix sur le site de Radebeul et chez KBA-Grafitec, le développement favorable de l'activité chez KBA-MetalPrint à Stuttgart. Le président du directoire de KBA estime particulièrement encourageante pour l'avenir l'évolution des résultats de la branche Feuilles.
… et un résultat opérationnel de 2,6 M€ pour les Rotatives et machines spéciales
Dans le secteur Rotatives et machines spéciales, le résultat opérationnel après éléments non récurrents se situe avec +2,6 M€ en deçà des années précédentes. La comparaison avec le chiffre de l'exercice précédent de –53,1 M€ n'est pas possible en raison d'importants éléments de nature exceptionnelle. En plus des charges exceptionnelles prévues pour les transferts et autres mesures structurelles, le degré d'utilisation insuffisant des capacités de production des sites dédiés aux rotatives offset, fortement réduites entretemps, a généré des charges encore importantes. Regroupé avec le secteur très dynamique de l'impression numérique au sein de la nouvelle unité opérationnelle KBA-Digital & Web Solutions, l'offset rotatif bénéficie d'une perspective d'avenir claire dans un cadre plus restreint.
Cash-flow élevé malgré le versement d'importantes indemnités
Le flux de trésorerie d'exploitation se situe avec 43,2 M€ nettement au dessus des 34,1 M€ de l'exercice précédent malgré une baisse des acomptes clients et d'importantes sorties de capitaux pour le versement d'indemnités. Le flux de trésorerie disponible après déduction des fonds pour investissements s'élève à 28,7 M€ contre 3,2 M€ l'année précédente. Une amélioration qui a été permise, outre par l'amélioration du résultat, par la réduction systématique des stocks et créances à recouvrer. Pour le directeur financier en poste depuis juin 2014, Dr. Mathias Dähn, la gestion du fonds de roulement constitue une priorité.
Plus de 200 M€ de liquidités en fin d'année
L'évolution positive du cash-flow a permis l'augmentation des liquidités à 207,6 M€ fin 2014. Après déduction des dettes bancaires réduites à 15,2 M€, la position financière nette de KBA s'établit à +192,4 M€. Les lignes de crédit disponibles ont été utilisées uniquement pour des garanties de restitution d'acomptes. La baisse des taux d'actualisation des retraites nationales a entraîné une réduction du ratio de capitaux propres de 25,3 % à 22,4 %. En comparaison avec les autres acteurs de la filière, KBA conserve toutefois une solide santé financière.
678 salariés de moins que fin 2013
Fin 2014, le Groupe KBA employait 5 731 salariés, soit 678 de moins que fin 2013. Hors apprentis, stagiaires et salariés déjà en disponibilité, les effectifs du Groupe sont descendus à 5 114. Au fil de la réorientation, ce chiffre va continuer à décroître pour atteindre approximativement 4 500 salariés d'ici la fin 2016. Le taux d'apprentis chez KBA reste supérieur à la moyenne avec 7,4 %.
Nouvelle structure juridique en préparation
Dans le cadre de la réorientation, le directoire prépare le passage à une organisation par divisions en vue du renforcement du gouvernement de l'entreprise. Cette nouvelle structure juridique signifiera une meilleure transparence, des responsabilités du management et objectifs clairement définis pour toutes les unités opérationnelles, aucune tolérance envers les activités déficitaires, pas de subventions croisées et utilisation des capitaux en fonction des objectifs stratégiques et des rendements escomptés. Elle sera présentée lors de l'assemblée générale du 21 mai 2015 et pourrait entrer en vigueur rétroactivement au 1er janvier, sous réserve d'approbation.
La nouvelle structure juridique transformera Koenig & Bauer AG en société holding assumant des fonctions centrales et chapeautant plusieurs unités opérationnelles : Offset feuilles (KBA-Sheetfed Solutions), Numérique & Rotatives (KBA-Digital & Web Solutions) ainsi que production industrielle sur les différents sites (KBA-Industrial Solutions) – les sociétés filialisées prenant la forme juridique d'AG & Co. KG. KBA-NotaSys, dédiée à l'impression de sécurité, sera redélimitée en fonction de la chaîne de valeur et consolidée comme KBA-MetalPrint, KBA-MePrint, KBA-Metronic, KBA-Kammann et KBA-Flexotecnica dans le nouveau secteur Machines spéciales.
La publication des états financiers du Groupe pour les secteurs Feuilles, Numérique & Rotatives et Machines spéciales prévue pour 2015 contribuera également à davantage de transparence.
Perspectives pour 2015 : chiffre d'affaires similaire avec jusqu'à 2 % de marge EBT
Compte tenu des nombreux facteurs impondérables pour l'économie mondiale, KBA ne table pas sur une croissance générale du marché des machines d'imprimerie en 2015. Pour la direction, le potentiel de croissance réside avant tout dans l'impression numérique et l'impression d'emballage. En ce qui concerne le numérique, KBA va se concentrer sur les applications utilisant des matériaux délicats et une large gamme de supports imprimables. Les plateformes modulaires RotaJET L et RotaJET VL ont été créées à cet effet durant l'année sous revue. Le constructeur attend par ailleurs les premiers effets positifs de son partenariat avec Hewlett Packard (HP) pour le développement en commun d'une presse jet d’encre pour l'impression numérique sur carton.
Déjà bien implanté dans le segment à fort potentiel de l'emballage, le Groupe KBA est numéro un de l'impression sur carton, métal et verre. L'intégration de KBA-Flexotecnica, acteur du marché de l'emballage souple, sera intensifiée en 2015. KBA-Kammann se concentre sur les lignes de décoration sur corps creux luxueux et coopère avec KBA-MePrint à la mise au point d'un nouveau système pour l'impression d'étiquettes haut de gamme. Le spécialiste des systèmes de marquage KBA-Metronic va poursuivre son développement en Asie. Le Groupe entend également renforcer ses activités rentables dans le domaine du SAV et de la vente.
Pour les comptes de l'exercice 2015, le directoire n'attend plus de charges exceptionnelles significatives étant donné que le programme de restructuration sera en grande partie achevé. En revanche, les effets d'allègement des mesures mises en œuvre devraient se répercuter de façon positive et de plus en plus visible sur le résultat et les liquidités disponibles. Si le contexte économique reste à peu près stable, le directoire vise pour l'exercice 2015 un chiffre d'affaires consolidé supérieur à 1 Mrd€ et escompte une amélioration du résultat par rapport à 2014, avec une marge bénéficiaire avant impôt atteignant jusqu'à 2 % du chiffre d'affaires.
Du fait des nombreuses incertitudes liées à l'instabilité économique et politique, la direction n'est pas en mesure d'émettre actuellement des pronostics plus détaillés pour l'exercice 2015 et au-delà.